Il y a des morceaux de musique qui mènent une double vie. « La Dispute » de Yann Tiersen en est l’exemple parfait.
Composé bien avant qu’Amélie Poulain ne fasse son apparition sur grand écran, ce morceau a connu un destin inattendu qui l’a propulsé vers une reconnaissance mondiale.
Et c’est comme ça que La Dispute de Yann Tiersen est devenu un morceau culte du piano.
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Une vie avant Amélie
Beaucoup de personnes pensent que « La Dispute » est né pour le film culte de Jean-Pierre Jeunet, « Le fabuleux destin d’Amélie Poulain ».
Mais non.
Au départ, le morceau est paru dans l’album « Le Phare », sorti en 1998, soit trois ans avant qu’Audrey Tautou ne déambule dans les rues de Montmartre.
La découverte de Jean-Pierre Jeunet
Quand Jean-Pierre Jeunet a découvert la musique de Tiersen grâce à son assistant de production, il a été tellement bluffé qu’il a acheté tout le catalogue du compositeur.
Imagine : tu composes tranquillement tes morceaux dans ton coin, et un beau jour, un réalisateur français décide d’en faire la colonne vertébrale émotionnelle d’un film qui va devenir un phénomène mondial.
C’est exactement ce qui est arrivé à Yann Tiersen.
A propos de l’album « Le Phare »
L’album « Le Phare » avait été créé sur l’île d’Ouessant, ce bout de terre battu par les vents au large de la Bretagne.
On imagine facilement Yann Tiersen, installé face à l’océan, avec ses doigts qui courent sur le clavier du piano.
Et qui captent quelque chose de l’atmosphère sauvage et mélancolique du lieu.
« La Dispute » porte peut-être en elle un peu de cette solitude propre aux iles, de ces paysages bruts où le ciel et la mer semblent se se confondre à l’horizon.
La magie d’une rencontre improbable
Ce qui est fascinant, c’est cette alchimie improbable entre un morceau écrit dans l’isolement d’une île bretonne et l’univers fantasque d’une jeune femme parisienne.
Au départ « La Dispute » n’avait pas du tout été pensée pour Amélie.
Et pourtant, elle colle parfaitement à l’univers du film.
C’est comme si le morceau attendait patiemment son heure et son moment de gloire qui arriverait inéluctablement.
Un dialogue intérieur
La musique pour piano de Yann Tiersen a cette qualité rare : il raconte des histoires sans avoir besoin de mots.
Dans « La Dispute », on entend effectivement quelque chose qui ressemble à un conflit, mais ce n’est pas au sens agressif du terme.
C’est plutôt comme un dialogue intérieur qui rappelle ces moments où on se chamaille avec soi-même.
Ces moments où les émotions se bousculent sans vraiment savoir où elles veulent en venir.
Un style reconnaissable entre mille
Yann Tiersen a ce truc en plus qui nous fait reconnaître sa patte dès les premières notes comme c’est aussi le cas de Ludovico Einaudi
Son style mélange tout : un peu de classique par ici, une touche de folk par là, des influences rock qu’il ne cherche pas à cacher.
Le résultat est magnifique !
Il nous offre des morceaux qui sonnent à la fois intemporels et complètement ancrés dans notre époque.
La structure du morceau
« La Dispute » joue sur la répétition, mais pas de manière ennuyeuse, parce qu’au contraire, ces motifs qui reviennent créent une sorte de transe douce.
Ils nous embarquent dans un état hypnotique qui te permet de décrocher quelques minutes.
C’est le genre de morceau que tu peux écouter en boucle sans te lasser, parce qu’à chaque écoute, tu y découvres un petit détail qui t’avait échappé.
Tu peux voir qu’il y a 3 grandes parties qui développent la mélodie de départ.
Une difficulté accessible
La mélodie principale est vraiment accessible au piano.
Ça explique pourquoi tant de pianistes amateurs se sont lancés dans son apprentissage.
Il y a quelque chose de gratifiant à jouer du Yann Tiersen. Parce que la difficulté technique n’est pas insurmontable.
Par contre, ça demande de la sensibilité et du feeling. Tu dois mettre du cœur dans chaque note.
C’est un morceau accessible même si tu n’es pas avancé.
D’ailleurs, tu pourras retrouver la série de tutos que j’ai créé pour t’apprendre à jouer le morceau pas à pas sur Youtube
Le paradoxe du succès
Le succès phénoménal d’Amélie Poulain a fait connaître Yann Tiersen dans le monde entier !
Mais c’est aussi devenu un peu un boulet qu’il traine toujours derrière lui.
Maurice Ravel avec son Boléro a subi le même sort.
Combien de fois a-t-il dû jouer ces morceaux en concert ? Combien de personnes ne connaissent de lui que la bande originale d’Amélie Poulin ?
C’est à la fois une bénédiction et une malédiction.
Une musique qui touche
Pourtant, c’est difficile d’en vouloir à « La Dispute » et aux autres morceaux de l’album qui ont touché des millions de gens.
Ils ont fait découvrir le piano à certains, donné envie à d’autres de se mettre ou se remettre à la musique.
Ce n’est pas rien !
Et puis, soyons honnêtes : combien de compositeurs peuvent se vanter d’avoir créé une bande originale qui résonne encore plus de vingt ans après sa sortie ?
Un morceau qui traverse le temps
Ce qui est dingue avec « La Dispute », c’est sa capacité à rester pertinent. Encore aujourd’hui, le morceau n’a pas pris une ride.
Il continue de circuler sur internet, d’inspirer des reprises, des réinterprétations.
Sur YouTube, tu trouves des centaines de versions : des pianistes débutants qui donnent tout ce qu’ils ont, des virtuoses qui y ajoutent leurs propres variations, des arrangements pour d’autres instruments.
Dans ma classe de piano au conservatoire, chaque année j’ai des élèves qui me demandent à travailler ce morceau !
Cette longévité dit quelque chose sur la qualité de la composition originale.
Yann Tiersen a capté une émotion universelle, quelque chose qui parle à tout le monde, peu importe l’époque ou le contexte.
La nostalgie, la mélancolie teintée d’espoir, ce sentiment de doux-amer qui nous prend parfois sans prévenir….
Voikà tout ce que « La Dispute » exprime sans forcer.
L’art de la simplicité
Aujourd’hui, la plupart des productions musicales empilent les couches, les effets et les arrangements compliqués.
« La Dispute » nous rappelle qu’on peut toucher les gens avec peu de moyens et peu d’effets.
Il suffit d’un piano, d’une mélodie simple mais juste, et voilà.
Pas besoin d’orchestre symphonique, pas besoin d’effets spéciaux.
Juste de la sincérité et du talent.
C’est peut-être ça, le vrai génie de Yann Tiersen : cette capacité à aller droit au but, à ne garder que l’essentiel. « La Dispute » n’a rien de superflu. Chaque note est à sa place, chaque silence compte. C’est de la musique qui respire, qui laisse de l’espace pour l’émotion de l’auditeur.
Plus grand qu’Amélie Poulain
Alors oui, peut-être que Yann Tiersen en a marre qu’on lui parle toujours d’Amélie Poulain.
Mais il a créé quelque chose qui le dépasse, quelque chose qui appartient maintenant à tous ceux qui l’écoutent.
Et ça, c’est plutôt beau comme histoire, non ?




